Le VIH progresse chez les homosexuels en Afrique suite à la coupure de l’aide US
L’ONUSIDA (Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida) a annoncé que la suspension du financement des États-Unis, principalement destiné aux traitements anti-VIH, a eu un impact majeur, notamment en augmentant la prévalence du virus chez les homosexuels en Afrique.
Le rapport de l’ONUSIDA de mai 2025 révèle que la rupture dans l’accès à la prophylaxie pré-exposition (PrEP), un traitement préventif contre le VIH, suite à la décision du président Donald Trump d’arrêter ce financement, a entraîné une hausse significative des infections chez les populations à risque, notamment les hommes homosexuels.
Le rapport souligne également que cette pénurie de PrEP s’est accompagnée d’une diminution des autres moyens de prévention, tels que les lubrifiants et les préservatifs, contribuant ainsi à l’augmentation des infections en Afrique.
Dix personnes séropositives, dont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, ainsi que d’autres témoins interrogés par l’agence Reuters, ont indiqué qu’après la coupure des financements, il est devenu difficile de continuer à se protéger efficacement, car les organisations de soutien ont disparu.
Emmanuel Cherem, un homme homosexuel nigérian de 25 ans, a déclaré avoir contracté le VIH seulement deux mois après la décision de Trump d’arrêter les financements. Il reconnaît sa négligence personnelle, mais dénonce aussi la gestion soudaine de l’administration Trump qui a interrompu la disponibilité d’un traitement crucial sans prévenir.
Il a déclaré :« Je regrette profondément. Prendre soin de ma santé est ma responsabilité, mais je tiens aussi à blâmer l’administration Trump pour ce changement soudain sans aucun avertissement. »
Cette prévention réduit de 99 % les risques de contamination. Toutefois, dès son entrée en fonction en janvier 2025, Trump a décidé de suspendre les fonds destinés au « President’s Emergency Plan for AIDS Relief » (PEPFAR), géré par l’USAID.
Trump a expliqué que les États-Unis fournissent déjà une aide considérable à l’étranger, et souhaite que d’autres pays prennent davantage leurs responsabilités pour leurs populations, affirmant vouloir renforcer l’Amérique.
En 2024, sur les 65 milliards de dollars américains d’aide étrangère, près de la moitié a été allouée à l’USAID.
Des experts sud-africains en santé, comme Linda-Gail Bekker, alertent sur l’incapacité de nombreux pays africains à financer ces traitements par eux-mêmes, ce qui est source d’inquiétude majeure.
Bekker déclare :« C’est comme voir un feu dans une forêt balayée par le vent. »
Concernant le nombre de personnes vivant avec le VIH, l’Afrique du Sud compte 7,7 millions d’infectés, le Nigeria 2 millions, le Mozambique 2,2 millions, la Tanzanie 1,7 million, le Kenya 1,4 million, la Zambie et le Zimbabwe 1,3 million chacun, le Malawi 1,1 million, et l’Ouganda 1,4 million.
Sur le continent africain, on recense 25,6 millions de personnes infectées, soit près de 65 % des cas dans le monde.
Chaque jour, 35 000 nouvelles infections sont enregistrées dans le monde, dont 2 000 en Afrique subsaharienne.
En 2023, 390 000 décès dus au VIH ont été enregistrés dans le monde, dont 62 % en Afrique subsaharienne, selon les données de l’ONUSIDA.