Le BDF met en garde contre la confusion entre affaires et relations familiales
Le Business Development Fund (BDF), institution publique Rwandaise chargée de faciliter l’accès au financement des Petites et Moyennes Entreprises (PME), met en garde contre une erreur fréquente commise par de nombreux entrepreneurs : associer des proches dans leurs projets économiques sans tenir compte des principes de gestion professionnelle.
Le Directeur Général du BDF, Vincent Munyeshyaka, affirme que cette pratique est l’une des principales raisons de l’échec de plusieurs projets, notamment ceux portés par les jeunes ou les petites structures.
Il insiste : « Il est louable de vouloir soutenir ses proches. Mais cette générosité ne doit pas se faire au détriment du projet. Si vous souhaitez aider votre famille, faites-le à travers un budget séparé, sans interférer avec la gestion de votre activité ».
Il recommande aux entrepreneurs de se lancer dans des projets qu’ils connaissent bien et qu’ils peuvent suivre de près.
Il explique :« Même si j’investissais beaucoup d’argent dans une ferme à Nyagatare, elle ne réussirait pas si je ne m’y impliquais pas personnellement. L’argent seul ne suffit pas ».
Munyeshyaka met aussi en garde contre la mauvaise gestion des ressources humaines dans les projets :« Certains recrutent trop de personnes ou privilégient leur entourage : l’épouse, les enfants, les amis. Ce n’est plus de l’entrepreneuriat, c’est de la complaisance. Un projet sérieux se bâtit sur les compétences, pas sur les liens personnels. »
Il conseille ainsi de distinguer la solidarité familiale du fonctionnement économique :« Si vous voulez soutenir vos proches, prévoyez un appui à part. Le projet d’affaires, lui, doit être guidé par des objectifs de performance. »
Les chiffres du BDF montrent que 92 % des projets soutenus sont individuels, ce qui reflète l’importance de l’engagement personnel. Toutefois, les projets collectifs peuvent aussi réussir, à condition qu’ils soient bien organisés.
Munyeshyaka note :« Ce qui tue les projets collectifs, ce sont les conflits, les détournements et la mauvaise gestion. Mais si un groupe partage une vision claire et travaille dans la transparence, il peut aller loin »
Une étude du BDF montre qu’entre 2019 et 2024, 72 % des projets appuyés ont survécu au-delà de deux ans, et 68 % ont été enregistrés auprès du Rwanda Development Board (RDB).
Depuis sa création, le BDF a financé plus de 55 000 projets, contribuant à la création de 330 000 emplois à travers le pays. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie Nationale de Transformation (NST2), qui s’étend de 2024 à 2029, avec un objectif de 1 250 000 emplois nouveaux, en priorité dans des activités rentables et utiles aux citoyens.